jeudi 16 avril 2009

Journal d'un mélomane extrait.

C'est une heureuse habitude, on a refusé du monde au T.A.P. Pour un concert de l'orchestre des Champs-Élysées sous la direction de Philippe Herreweghe, dans un programme Berlioz, La Symphonie Fantastique déjà au répertoire de l'orchestre et une rareté, Lélio ou le retour à la vie, monodrame lyrique, ouvrage qui selon la volonté expresse de Berlioz. doit être entendu immédiatement après la Symphonie Fantastique dont il est la fin, et le complément.
La Symphonie fantastique est une musique dite « à programme » qui narre les songes opiacés d'un jeune musicien désespéré d'avoir perdu sa bien-aimée.
Le rôle de Lélio exige un acteur habile non chanteur, et dans cette fonction Marcial Di Fonzo Bo fut admirable nous épargnant la lourde solennité des récitants habituels.
Jean Philippe Clarac & Olivier Deloeuil ont assuré autour de ces oeuvres une mise en espace et des vidéos.
À l'avant de la scène, la blonde bien aimée vêtue de rouge vient hanter le songe du musicien elle est rejointe dans son harcèlement par ses propres avatars dont les écrans
nous dévoilent au prix de quels minutieux maquillages cette multiplication a pu se produire ...
Nous le savons les rêves des hommes se moquent de la bienséance, peuvent être vulgaires ; leur matérialisation un peu trop littérale , topless, sur une scène qui plus est de concert peut heurter le philistin, ce fut le cas et une partie du public hua les metteurs en scène et les jeunes danseuses.
Dans cette belle acoustique on put particulièrement goûter la puissance de cet orchestre le talent et le dynamisme du Jeune Chœur de Paris et la prestation impeccable de Robert M. Getchell ténor.
À la fin de la représentation Lélio se tourne vers l'orchestre et lui décerne ce compliment:
"Assez pour aujourd’hui! Votre exécution est remarquable par la précision, l’ensemble, la chaleur; vous avez même reproduit plusieurs nuances fort délicates. Vos progrès sont manifestes; je vois que vous pouvez aborder maintenant des compositions d’un ordre beaucoup plus élevé que cette faible esquisse. Adieu, mes amis! je suis souffrant; laissez-moi !"
Il n'y a rien à rajouter.
À l'entracte, le bar bruissait d'inquiétude : La subvention de la Région à l'O.C.E. A été ramenée de 833000 € à 518000 € ce désengagement partiel risque de diminuer la présence en région de cette formation prestigieuse.
C'est la crise, quels que soient les arguments, leur bien fondé, il n'en demeure pas moins la fâcheuse impression que Madame Royal fait payer à Philippe.Herreweghe ses liens avec son prédécesseur.
Dans cette histoire, une fois de plus, les victimes seront les plus faibles : les intermittents du spectacle qui ont placé leur exigence artistique au dessus de leur intérêt immédiat et risquent de perdre les services nécessaires à l'ouverture de leurs droits.
Avant de s'attaquer à eux ne valait-il pas mieux rogner sur les privilèges de quelques féodaux locaux, aux quels il est vrai, on ne pourra reprocher d'aller se faire entendre ailleurs, puisqu'ils ne sont invités que des manifestations qu'ils organisent.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Sur votre blog, pas d'allusion à la tenue décontractée de Monsieur Philippe Herreweghe à Poitiers!

Je me pose alors une question : si les subventions réginales pour l'orchestre des Champs Elysées continuent à fondre, après avoir enlevé le haut, va-t'il enlever le bas et diriger en tenue d'Adam....?

Jacques Polvorinos a dit…

Nous lui transmettrons votre suggestion.

Anonyme a dit…

Cher anonyme ,

qu ' avez retenu d ' autre .........?

Madame