vendredi 26 juin 2009

ÉMISSION DU 26 JUIN 2009



1°) SCARLATTI K 269_ SCOTT ROSS
Allegro en la majeur.
Une tarentelle, fort utile contre les piqures de tarentule, disait-on.
Je m'en veux un peu d'avoir oublié de rappeler qu'il était mort victime du sida, à l'âge de 38 ans, le 13 Juin 1989 , il y a déjà 20 ans .
Légitimement sûr de sa valeur , Scott Ross n'était pas toujours facile et lui, qui se considérait comme le meilleur claveciniste du monde, trouvait qu'il n'avait ni les égards ni les cachets dus à son rang.
2°)PADRE SOLER 1729-1833) Fandango SCOTT ROSS
Quiconque l'a entendu jouer cette pièce en garde un souvenir ému, ainsi, Nikita Magaloff, pourtant peu porté sur le clavecin, après l'avoir écouté à Montreux l'invita chez lui pour lui dire son admiration, ce qui flatta considérablement Scott avide de reconnaissance, malgré ses tenues détonantes avec les codes vestimentaires compassés du concert.
3°) BOCCHERINI (1743-1805) quintette N°4 fandango CONCERT DES NATIONS /J. SAVALL
Une vision très fougueuse et pleine d'enjouement de ce mouvement.
Illustration : Monique Tello Gravure 1995 56x36 À voir à Melle en ce moment.

jeudi 18 juin 2009

ÉMISSION DU 19 JUIN 2009












1°) SCARLATTI K 268_ SCOTT ROSS
Allegro en la majeur .
Pour cette sonate et les suivantes Scott Ross emploie un clavecin de Willlam Dowd .
Un petit tour à la tierce,à la quarte, à la quinte et on revient au point de départ


Le très beau film Tokyo sonata de Kiyoshi Kurosawa qui n'a aucun lien de parenté avec le légendaire Akira Kurosawa m'a permis de réécouter intégralement une pièce ( ce qui est audacieux et rare au cinéma)
2°)DEBUSSY Suite bergamasque Clair de lune JUAN MIGUEL MURANI
Ici, elle est extraite d'un très intéressant disque, hommage à Ricardo Viñes, ami de Ravel, Falla et Albeniz.

3°)BIBER Sonates du rosaire XVII L'ange gardien ALICE PIÉROT
La dernière de ces mystérieuses sonates savamment servie par la merveilleuse Alice .

4°)B. BRITTEN Cabaret songs ; Tell me the truth about love , Funeral Blues. DELLA JONES Mezzo /STEUART BEDFORD Piano
Le poète W.H. Auden et B.Britten firent connaissance en juillet 1935, alors qu'ils travaillaient tous deux pour le service cinématographique* de la poste.
Un Britten proche du cabaret berlinois,, mais il est vrai qu'Auden pour lui permettre d 'échapper aux nazis épousa Erika Mann la fille de Thomas Mann.
Ces 2 pièces ont été rendues célèbres par le film Quatre mariages et un enterrement .
* Faut pas croire cette émission a une cohérence interne, parfois cachée, quelquefois inavouable

Liebe l'amour amor amoris
And some say it's a bird, .
Some say it makes the world go
Some say that's absurd,
And when I asked the man next-door,
Who looked as if he knew,
His wife got very cross indeed,
And said it wouldn't do.
Does it look like a pair of pyjamas,
Or the ham in a temperance hotel ETC ETC
Celles et ceux qui veulent tout le poème et une traduction n'ont qu'à cliquerdhttp://chinois-classique.blogspot.com/2009/01/wh-auden-la-vrit-sur-lamour.html llustration: Joseph Claret, bientôt au Musée de la créartion franche à Bègles 33000

mercredi 10 juin 2009

ÉMISSION DU 12 JUIN





1°) SCARLATTI K 267 SCOTT ROSS
Allegro en si bémol majeur. Lemême balancement à chaque mesure permet d'entendre la rigueur de Scott Ross.
2°)PURCELL O Solitude ALFRED DELLER
« Katherine Philips est une des plus grandes poétesses anglaises du XVII siècle. Elle avait écrit une élégie intitulée o solitude! Sur quoi Purcell avait composé un chant qui errait sans fin. »
Pascal Quignard
Vendredi 17 avril 2009.
Parce que j'aime Pascal Quignard, puisque je ne déteste pas trop ses avatars cinématographiques*, j'ai repris Villa Amalia que j'avais dévoré dès sa sortie en mars 2006, en prélude à la sortie du film..
Quels souvenirs m'en restait-il ? Une fulgurance sur la musique contemporaine:
« Personne ne connaissait son visage -il est vrai que la musique contemporaine était si méprisée au début du XXI siècle, dans le monde entier, que tout ce qui se composait de neuf sur terre était devenu à peu près sans visage . »
Puis des paysages d'île italienne .
J'avais oublié la cause exacte de ses malheurs, ses péripéties amoureuses biographiques pour ne garder que son désir d'effacement .
À la relecture ce qui me frappa à nouveau c'est la diversité des instruments évoqués :
Ses pianos dont un grand Steingraeber, un Erard très étroit qui rend un son de clavicorde chez son ami dans l'Yonne , un Gaveau ailleurs et, un Bösendorfer dans l'île. Les compositions d' Ann Hidden telles que Quignard les décrit me font songer à du Kurtag ou du Ligeti.
*Tous les matins du monde ou, injustement négligée, L'occupation américaine d'Alain Corneau;
Après avoir vu le film.
Ce ne fut pas, à mon sens, le cas du Villa Amalia de Benoit Jacquot .
La fidélité au roman n'est pas en cause, elle est scrupuleuse, l'héroïne Ann Hidden née Hildenstein est incarnée par Isabelle Huppert .
La bande son du film est , à l'exception du moment Purcell, profondément irritante les sons de la vie quotidienne démesurément gonflés( pas bruits domestiques) la musique de Bruno Coulais est impuissante à rendre l'esprit du livre.
3°)LIGETI Automne à Varsovie IDIL BERET
Au moment où je bâtis l'émission cela semble de saison.
4°)G.LEKEU (1870-1894 )Méditation ENSEMBLE EUGÊNE YSAIE
Adagio religioso cantante tranquillo composé à 17 ans par ce belge génial.
illustration : Pour les doubles révolutions il faut aller voir Momo au Vatican

samedi 6 juin 2009

ADDITIF ÉMISSION DU 5 JUIN 2009

JOURNAL D'UN MÉLOMANE EXTRAIT
Mercredi et Jeudi les amis de St Savinien accueillaient deux musiciens éblouissants Plamena Mangova et Christophe Coin.. Deux artistes apparemment différents mais pourtant semblables dans la maîtrise absolue de leur instrument, une virtuosité sans ostentation qui semble aller de soi et ne guette aucune reconnaissance et le refus de tout effet larmoyant ou démonstratif cher à nos artistes médiatisés.
Les deux ont su créer dans le public une incroyable ferveur silencieuse.

PHÉNOMÉNALE PLAMENA

Le 3 juin, à 21h, une poignée de mélomanes - mais tout de même le double que pour écouter Anne Queffélec - était réunie à la salle des fêtes de Melle rebaptisée Salle Jacques Prévert
pour découvrir la jeune pianiste bulgare Plamena Mangova.
Le charme un peu enfantin d'un Botero, la démarche est un peu gauche, mais assise à son clavier c'est une impératrice!
Du programme initialement annoncé, il ne restait que les deux œuvres de Chopin et la sonate n°9 de Scriabine.
Celui qui nous était proposé était particulièrement intelligent, il aurait pu s'intituler Célébrations
Célébration ironique de Salieri par Beethoven Célébration de Beethoven par Schubert de Schubert par Liszt de Chopin par Scriabine et Chostakovictch.
Du jeu de Plamena Mangova on ne saurait mieux dire que la reine de la critique belge Martine Dumont-Mergeay: « Plamena est capable de faire chanter le clavier mais c'est aussi les percussions, les couleurs, la dynamique infinie, l'éclat... on savoure le lyrisme, la véhémence, la fluidité... ».
Dans Beethoven et Schubert elle a su préserver les subtils échos de Mozart ou de Haydn dissimulés dans la partition
Des transcriptions du Voyage d'hiver par Liszt elle a joué les plus orageusement dramatiques
En deuxième partie après La ballade N°I Op. 23 et et le nocturne Op.62 de Chopin dépouillés de la dégoulinante sentimentalité dont on les nappe parfois, la sonate dite messe des morts de Scriabine.
Elle termina par six des 24 préludes que Chostakovitch* écrivit en hommage à ceux Chopin.
*Vous pouvez les retrouver dans un très beau disque publié chez Fuga Libera.

LE MAÎTRE

Le 4 juin 1970 commençait l'histoire des amis de St Savinien avec un concert donné dans l' église alors délabrée par Paul Tortelier et sa famille.*
Paul Tortelier était alors une gloire mondiale du violoncelle, un artiste dont la célébrité dépassait largement le cercle des mélomanes, une vedette de la télévision anglaise et du Grand Échiquier.
Pour fêter ces 40 ans de musique il était donc logique de faire appel à un violoncelliste
Le choix de Christophe Coin, habitué du festival, il y avait donné l'intégrale des suites de Bach en l'an 2000, il était venu en 1997 avec son quatuor Mosaïques, était naturel quoique paradoxal puisque élève d'André Navarra dont les querelles avec Tortelier faisaient trembler les murs de la rue de Madrid alors siège du CNSM.
Alors que le moindre de ses élèves se croît habilité à le faire, Christophe Coin refuse de graver les suites, pourtant tous les praticiens vous le diront sa vision comme sa réalisation s'imposent à tous.
Ce jeudi les suites 1,3 &5
Sans affèterie, avec une humilité scrupuleusement respectueuse de la lettre comme de l'esprit il fait surgir des sonorités complexes, des polyphonies inouïes, sans raclement désagréable sans perdre l'idée de la danse.
Sa cinquième suite a suspendu la respiration de de toute la nef .
À la fin du concert l'équipe actuelle conduite par le président Marc Thouroude a rendu un hommage mérité à celle qui fut l'exemplaire trésorière de l'association Denise Gardrat et au président fondateur Patrick Chatelin.
Christophe Coin a mêlé fort respectueusement la deuxième suite de Bach et une belle paraphrase, composition de Paul Tortelier.
Pour celles et ceux que cette histoire intéresse la radio consacrera une série d'émission au festival
deux longs entretiens avec Patrick Chatelin mais aussi une conférence de Paul Tortelier .
En attendant vous pouvez consulter le très beau site du festival.
Les vibrations d'un haut parleur, même perfectionné, n'apporteront jamais l'émotion d'un concert.

vendredi 5 juin 2009

ÉMISSION DU 5 JUIN 2009



1°) SCARLATTI K 266 SCOTT ROSS
Andante en si bémol majeur.
Malgré une discothèque de dimension respectable, il m'est difficile, après avoir vécu de tels événements au concert, de bâtir une programmation musicale, animé d'un double souci : préserver le souvenir des interprétations ouïes et rester dans leur ambiance.
2°) SCRIABINE Sonate N°5 OP.53 SVIATOSLAV RICHTER
Enregistrement public de la radio tchèque en 1972.
Composée en quelques jours dans la foulée du Poème de l'extase dont Scriabine cite quatre vers en épigraphe :
Je vous appelle à la vie ô forces mystérieuses !
Noyées dans les obscures profondeurs
De l'esprit créateur, craintives
Ébauches de vie, à vous j'apporte l'audace.
3°) J.S. BA CH Adagio sonate en trio BWV 527.B. FOCCROULLE
Le directeur de La Monnaie et maintenant du festival d'Aix est un magnifique organiste, ici sur l'orgue Holzhay de l'abbaye de Neresheim
Une idée de la sérénité joyeuse que l'on ressent après les très beaux concerts.
ILL : marches moulinoises