samedi 7 août 2010

Dans les commentaires du billet du 6 juillet, intitulé : Colère pour atteinte Atteinte à l'harmonie des place, j'avais porté à votre connaissance un mot du maire de Melle , mon ami Yves Debien où il me promettait une réponse détaillée.
Elle m'est parvenue, et c'est avec plaisir que je vous la communique.

Le débat est parfois vif, piquant, mais je le crois nécessaire à la démocratie.


Melle, le 3 août 2010

Cher Jacques,

Tu as souhaité m'interpeller par le biais d'une lettre ouverte publiée dans la presse locale et sur le blog de l'émission « Marche harmonique ». C'est évidemment avec la plus grande attention que j'ai lu cette lettre ouverte qui ne mégote pas avec le vocabulaire et dont la mise en cause est radicale. Mais c'est la fierté de notre démocratie de pouvoir librement interpeller les élus et les tenants du pouvoir en termes vifs, j'en suis personnellement heureux et c'est pourquoi j'ai le plaisir de t'apporter quelques éléments de réponse.
C'est probablement parce que les successeurs de Jean sont les « discrets complices des attentats à la beauté, voire à l'intelligence » qu'ils ont entrepris par exemple la restauration dans les règles de l'art du pigeonnier de la Noblette et de l’ensemble des murets qui l’entourent, qu'ils ont acquis et démoli la maison qui faisait face à Saint-Hilaire pour créer « l'hideux » Clos Marie ou acquis et restauré la maisonnette à proximité du lavoir de Loubeau.
C'est probablement parce qu'ils n'ont pas « compris que le charme de Melle résidait pour beaucoup dans l'élégant appareillage de ses murailles » qu'ils ont, par exemple depuis 2008, restaurés 589 mètres de muret pour un montant de 177.OOO € (139 mètres à la Fosse aux chevaux, 40 mètres parc de la Bretagne, 30 mètres chemin de Roule Crotte et 230 mètres en cours de réalisation chemin de Villiers). Sans parler des 55 mètres réalisés en interne par les services techniques de la ville (15 mètres devant la salle des fêtes Jacques Prévert pour aller au Parc de la Garenne et 20 mètres pour masquer la rampe d'accès et 20 mètres le long du chemin de la découverte, près du camping.
C'est probablement par mépris de l'héritage de Jean que le Parking du jardin et ceux de l'avenue Roger Aubin et de la Place saint-Pierre ont été réalisés derrière des murs restaurés. C'est dans le même esprit probablement qu'ont été réalisés le jardin d'orties de Gilles Clément ou la promenade sur passerelle à Loubeau, accessible aux personnes à mobilité réduite et permettant à la zone humide de coloniser à nouveau l'espace ainsi rendu à la nature. C'est toujours le même mépris qui a conduit la municipalité à réduire de façon drastique l'usage des pesticides.
C'est vrai qu'il a fallu élaguer quelques arbres pour le chantier de la salle de colloque. Mais cet élagage a non seulement été fait avec soin, mais les « experts » que tu condamnes à l'avance ont jugé qu'il sera bénéfique, d’autant plus que chaque année ils sont élagués par le service espace vert de la ville, à la demande des riverains, ce qui jusqu’à ce jour ne t’avait ni offusqué ni perturbé.
Celle que tu désignes comme la « hideuse stèle cocardière » a été érigée par le Conservatoire national de la Résistance avec l'accord de la municipalité qui a obtenu qu'elle soit plus en retrait que le projet initial pour effectivement préserver le point de vue sur « la maison Art nouveau, fleuron de cette place. » En ce qui concerne le « quadrilatère borné par 5 abominables colonnes ocres... éprouvants témoignages de l'inquiétante absence totale de goût de nos édiles » je t'avais indiqué avant même que tu publies ta lettre qu'il s'agissait effectivement d'un choix malheureux et qu'il serait revu, mais qu'il nous fallait impérativement trouver une solution pour empêcher le stationnement intempestif à cet endroit. Mais en feignant d'ignorer cette réponse, tu te gardais quelques salves meurtrières supplémentaires.
Les jardinières en pierre, dont « l'accablante trivialité » heurte ta sensibilité esthétique ont tout de même permis à la ville d'obtenir sa troisième fleur et ne semblent pas particulièrement choquer les Mellois qui régulièrement complimentent les jardiniers de la ville.
La « monumentale et kitchissime » sculpture de Françoise Quardon que ton amie « promeneuse qualifiée » a qualifié de « coup de poing dans le beau visage de Melle », ne déplait pas autant aux nombreux Mellois et touristes qui s'y font photographier...y compris les jeunes mariés qui probablement n'ont aucun goût...
Tu ne crois pas au projet de la salle de colloque, qui relève « de la plus haute fantaisie » et son caractère structurant « relève de la logorrhée technocratique », tu n'est pas le seul! L'opposition a mené campagne contre cette salle qui a été au centre des débats, les Mellois ont clairement dit ce qu'ils en pensaient en donnant à la liste que j'avais l'honneur de conduire, la majorité absolue dès le premier tour. Son caractère « structurant » a été reconnu par la Région, le pays et le département, mais c'est vrai que « c'était oublier que la plupart de nos élus avaient été des lâches ». Je suis fier d'avoir avec d'autres fait le pari de l'avenir, et de participer à un projet ambitieux pour notre ville.
C'est vrai que la plupart des réalisations que tu sembles ignorer ont été mises en œuvre en dehors du triangle « place René Groussard, place Bujault, place Aristide Briant ». Mais s'il te prenait l'envie de découvrir l'autre Melle, celui des Mellois tu verrais aussi que la façade du Ménoc a été nettoyée et restaurée ainsi que le chœur de Saint-Hilaire...
Espérant t'avoir partiellement répondu, faute de t'avoir convaincu, je te prie de croire, cher Jacques, en toute mon amitié.
Sans rancune
Le maire,
Yves Debien.

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