mercredi 12 août 2015

CARNET D'UN MÉLOMANE EXTRAITS
Mercredi 5 août 2015 /Celles sur Belle

Pour la deuxième année consécutive, ArtenetrA s'honorait d'accueillir le prodigieux pianiste Vadym Kholodenko. Il semblerait, hélas, que le public n'ait pas mesuré la chance qui lui était offerte d'approcher cet artiste dont le talent éclaboussera la planète, mais, même pour Radu Lupu, lauréat, comme lui, du prix Van Cliburn, il a fallu quelques saisons après l'obtention de cette prestigieuse récompense..
Quand on écoute Vadym Kholodenko il vous évoque forcément les plus grands, pour ceux qui douteraient, un petit jeu cruel: je les renvoie sur you tube à son enregistrement de la transcription par Siloti du prélude en si mineur de Bach. Écoutez, puis par exemple allez sur ce que dans la même œuvre nous propose la nouvelle coqueluche du piano français Alexandre Tharaud...
Il ne s'agit pas d'un mauvais pirate mais de la proposition de sa maison de disque..
J'en ris encore...
À la sortie d'un concert donné par Richter dans la grande salle du Conservatoire de Moscou, le 9 juin 1960, Neuhaus,qui fut son professeur déclara à un journaliste: « Très difficile de dire quoique ce soit après un concert de Richter . Mais c'est une fatigue épatante. Le pianiste vous oblige à sentir, à éprouver,à penser. L'auditoire crée en même temps que lui.[...] Une capacité rarissime à saisir l'ensemble et à restituer le moindre détail, tout à la fois. C'est l'esprit étincelant et la profondeur, la pudeur et la perfection absolues. »
À l'évidence ces mots destinés à Richter et publiés dans le N°1 de l'excellente, et, hélas éphémère, revue Symphonia,* dirigée pas Jacques Drillon s'appliquent à Vadym Kholodenko.
Il fit surgir de l'inouï au sens propre du terme dans toutes les œuvres inscrites programme:
Une chaconne de Haendel qui ne perdit rien de sa vigueur originelle de musique improvisée
Enchainés le rondo en ré majeur K 485 et K511 la mineur de Mozart, lumineux et juvénile dans le premier au bord de la confidence romantique dans le second sans jamais sombrer dans le pathos.
La sonate N°10 Op.14 N°2 couronnait la première partie. Il sut y faire sourdre le flux iconoclaste caché derrière le classicisme.

La deuxième partie était essentiellement consacrée à Debussy Children's corner et le Cahier N°2 des Images, son incroyable toucher sut concilier mystère et pleine lumière, le cœur de l'inexprimable chez Debussy, selon Jankélévitch.
Slavitude oblige, on termina par un époustouflant et hypnotique Islamey de Balakirev et en bis, 2 études tableaux de Rachmaninov .


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symphoniarevue.wordpress.com

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